A ce jour-là, le 17 avril 1981, j’avais déjà fait un vol
de grande distance de 465 kms en PH-314, notre Ka-7.
Flip Damen et moi, il nous a manqué 40 kms pour
atteindre l’aéroport d’Alençon c.à.d. notre but en
Normandie. On allait bon train mais on a dû atterrir à
cause des changements dans la masse de l’air. J’ai
raconté cette aventure dans ‘Calvados’.
Et voilà maintenant les 1043 kms. Faut avouer qu’il m’a
fallu 3 vols pour y réussir. 3 Vols de plus de 300 kms.
Le plus long trajet a été 367 kms. Les vols ont été
faits par moi et par mon copropriétaire Ad van der
Velden pendant les 5 premières journées de la ‘Coupe
d’Europe Des Planeurs Biplaces’ à Poitiers. Cette
compétition française
ouverte à tous types de biplaces a une formule unique.
Les participants eux-mêmes sont autorisés à organiser
leur vol par jour et à le présenter en avance. Cela
provoque des attitudes mystérieuses au lieu du départ.
Parfois on n’hésite pas à espionner les autres
participants. On a même laissé tomber de ‘faux’ papiers
d’épreuves par terre dans le but de les égarer.
Les résultats
ont donné droit à des points. Pour la distance
parcourue, les branches de circuit achevées et les
écarts de performances du planeur. Le classement du jour
est presque toujours une surprise. Il paraît qu’il y a
eu des participants qui ont mis en marche le moteur ou
qu’ils ont utilisé une remorque pour rentrer. Ces
manœuvres ne coûtent non seulement de l’argent mais
aussi des points, beaucoup de points.
Après les
atterrissages on nous demande toujours le résultat et le
plus souvent on nous regarde d’un air étonné. Pourtant
on n’a pas toujours du succès. Parfois il nous faut
annoncer par la radio que nous sommes pris dans l’angle
de descente. L’équipe de sol sait alors qu’il faut
attacher la remorque. La conséquence du fait que le
temps nous a surpris ou que l’on s’est trompés de
tactique avant ou pendant le vol.
Comment
a-t-on remporté la troisième place ? D’abord on n’a
jamais tracé une seule ligne sur le plan de vol. Au
briefing de météo nous essayons de découvrir s’il y a eu
un endroit plus froid pendant la nuit. A cet endroit les
premiers nuages apparaîtront et par conséquence la base
la plus haute des nuages. Voilà pourquoi on attend le
plus longtemps possible à déclarer le vol. Une fois en
route il nous faut faire de bons choix et de trouver les
meilleurs nuages. En volant assez bas on a la meilleure
vue sur les cumulus et sur l’air ascendant. Donc on se
trouve bien souvent là-bas. Pendant le vol de 367 kms
(Polygone avec 4 points de virage déclaré à OLC du
03-08-2007) on a réussi deux fois à monter à partir
d’une altitude de 250 mètres. Dans ce domaine Ad van der
Velden est champion. En montant j’ai eu le temps de
choisir la meilleure direction.
Malheureusement on ne réussit pas toujours. Quoiqu’on
ait fait 21 triangles et des aller-retours au dessus de
300 mètres en Ka-7 j’ai fait 281 vaches pendant les 438
vols sur campagne que j’ai faits dans ma vie. Mais qui
ne risque rien n’a rien. Gliding c’est fun. |